Je ne saurai oublier de sitôt mon séjour au pays du matin calme. Ce séjour de quatre (4) mois (5 juillet- 01 novembre 2018) entièrement financé par le gouvernement coréen à travers son agence de coopération, la KOICA (Korea international cooperation agency), est jusque-là l’une des meilleures expériences de ma vie sinon la meilleure de toutes.
J’ai pu bénéficier de cette opportunité sur recommandation des responsables du projet « graine » (Master Etudes Coréennes), que je remercie au passage, afin de pouvoir affiner durant cette période ma connaissance de la langue coréenne d’une part et surtout m’imprégner de la culture de ce pays d’autre part. Mais en plus de cela, j’ai vécu une belle expérience de partage interculturel. En effet, ce programme piloté par la KOICA a réuni 21 participants issus de 18 nationalités différentes (Côte d’Ivoire, Egypte, Maroc, Ouganda, Tanzanie, Colombie, Costa Rica, Equateur, République dominicaine (2), le Salvador, Cambodge(2), Indonésie, Jordanie, Kirghizistan, Ouzbékistan (2), Sri Lanka, Thaïlande et Vietnam.
Dans un souci d’informer au mieux les promotions à venir et tous les lecteurs de cet article, je me ferai fort d’être le plus exhaustif possible sachant bien l’impossibilité de cette assertion.
Préparation – départ
Tout a d’abord commencé par le remplissage du formulaire d’application. Il est bien d’avoir un niveau minimum en anglais afin de pouvoir le remplir et également suivre la formation. A cela, un passeport à jour était requis comme condition nécessaire pour postuler. J’étais en communication permanente avec la représentation de la Koica en Côte d’Ivoire. Un des agents de la KOICA m’avait été assigné. Ainsi, je bénéficiais de toutes les informations nécessaires et aussi je pouvais à tout moment prendre des renseignements utiles à ma préparation et à mon départ. Les formulaires d’application remplis, il fallait prendre les jours à venir un test écrit en coréen au siège de la Koica. Quelques semaines plus tard (une semaine je crois), je devrais me rendre encore une fois au siège de la Koica pour avoir une interview par Skype avec les coordinateurs du programme en Corée et l’université d’accueil (Soonchunhyang University). Par la suite, je reçus une notification via e-mail de madame Hwang Claire (l’agent de liaison avec la Koica) m’annonçant la rétention de ma candidature. Place maintenant aux démarches pour les papiers.
La première étape a été de fournir un bilan de santé certifié par un médecin. Une liste spécifique de tests avait été fournie par le programme. J’avais déjà mon passeport donc je n’ai pas eu à avoir la pression à ce niveau. Une fois les analyses effectuées et la certification du médecin obtenue, je devrais la soumettre à ma correspondante KOICA qui par la suite l’a fait suivre en Corée. Une autre étape venait d’être franchie. Je reçus à nouveau une autre notification d’elle avec le billet d’avion, la lettre d’invitation et tous les documents nécessaires pour l’obtention du visa. Je n’ai pratiquement pas eu du mal à l’obtenir car j’étais sous la coupole de la Koica et donc du gouvernement coréen. Le dossier a été traité avec diligence et je n’ai eu à débourser aucun centime. En deux (2) jours seulement l’Ambassade de la Corée en Côte d’Ivoire me contacta afin de passer récupérer mon visa. Tout était fin prêt. Il me revenait à mon niveau de m’organiser et me préparer pour le départ. Quelques jours avant mon départ, je me rendis au siège de la Koica sis au Golf pour la réunion d’orientation de départ. Le trajet, les conseils d’usages, la conduite à tenir, tous ces sujets ont été abordés avec madame Assi, employée ivoirienne à la Koica vu l’indisponibilité de madame Hwang ce jour-là. Je profite de l’occasion pour lui dire sincèrement merci pour ses sages conseils et sa franchise. Cette réunion d’orientions était plus que nécessaire dans la mesure où je ne partais pas à mon propre compte mais portais plutôt le nom du pays.
Le 3 juillet j’étais dans les airs en direction du pays du Hangeul laissant derrière moi enseignants, parents et amis sans trop savoir ce qui m’attendais et ce que j’allais découvrir de l’autre côté. Je savais une chose: tous allaient me manquer durant quatre bon mois.
Le voyage
C’était ma première fois de mettre les pieds hors de la Côte d’Ivoire et surtout de prendre l’avion (premier gaou hahaha). J’étais beaucoup stressé. Le jour de mon départ. Je me suis fait accompagner par deux de mes frères, ma grande sœur et sa fille J’étais tout de même serein surtout que j’avais reçu un certain nombre de conseils et de coaching de la part du coordonnateur du programme master études coréennes, le prof Hwang (c’est un « ancien » ; rires).
Mon départ était prévu à 15h50 (heure locale). Cependant, nous nous sommes rendu un peu plus tôt (10h) pour remplir les quelques formalités à l’aéroport et aussi dans le souci de ne rien manquer ni manquer mon vol pour quelque raison que ce soit. En fait, une escale de 22h était prévue à Dubaï dans le trajet. A cet effet, il me fallait récupérer mon visa de transit et le voucher pour l’hôtel de séjour. Aux environs de 12h les haut-parleurs annonçaient l’embarquement pour les passagers à destination de Dubaï via Accra. C’était l’heure de la séparation pour se retrouver 16 semaines après.
Après notre embarquement, 15 h 50 : c’est l’heure du départ. J’étais un peu surpris par les secousses de l’avion à son décollage et surtout le vertige que ça donnait. Peu importe, un de mes rêves venait de se réaliser à ce instant : celui de prendre un jour l’avion. Peu à peu on s’éloignait du sol et la ville d’Abidjan ainsi que les habitations devinrent de plus en plus minuscules à mesure que l’avion prenait de l’altitude. C’était merveilleux de voir les nuages de plus prêt. J’ai vraiment apprécié la vue à l’atterrissage à l’aéroport d’Accra en vue de prendre des passagers. Notre escale a duré environ 1h30.
Pendant le vol pour Dubaï, une question ne cessait de me tarauder l’esprit : comment vais-je m’arranger à Dubaï. Selon les informations reçues, l’aéroport de Dubaï est grand et on pouvait s’y perdre facilement.
A 5h30 (heure locale), nous atterrîmes enfin à l’aéroport international de Dubaï. Les informations reçues étaient exactes. L’aéroport est vraiment gigantesque, « plus grand que l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody » je crois et je dirai même encore que Dubaï est le centre du monde. Les avions sont alignés comme des taxis à la gare avec des destinations à peu près dans tous les endroits de cette planète. Dubaï est un aéroport « silencieux » donc il ne faudrait pas s’attendre à entendre les haut-parleurs crier çà et là. Heureusement que j’avais reçu des conseils de plusieurs personnes qui ont déjà pris l’avion et singulièrement ceux qui sont passés par Dubaï. Il ne fallait pas hésiter à demander, toujours demander et encore demander pour être sûr d’où vous allez, l’endroit où vous êtes etc. Un autre problème : il faut pouvoir se débrouiller en anglais. Oui l’anglais on ne cessera de le dire et le répéter est la langue universelle, la langue de voyage par excellence.
A la descente de l’avion, il y a des personnes avec des pancartes où les destinations étaient inscrites pour les personnes qui devaient changer d’avion et un car pour ceux qui ont pour destination finale Dubaï pour la sortie. J’étais dans le second cas dans la mesure où je devais passer 22h (environ un jour) à l’hôtel. C’est dès ce point que j’ai commencé à me renseigner encore et encore.
Changer d’avion sur le champ est quelque chose de très délicat. Heureusement pour moi que pour mon premier vol en avion je n’ai pas eu à subir cela. En effet, si le temps de changement d’avion n’est pas « assez suffisant » et que vous vous renseignez mal, il est fort probable que vous ratiez votre avion. Et c’est à cet instant que vont débuter tous vos problèmes. Même dans mon cas qui paraissait un peu simple, j’ai eu en avaler des couleuvres à cause de ma couleur. Ah le racisme ! À quand une probable fin ? Bref, après quelques renseignements pour trouver mon chemin, j’ai été conduit au service de l’immigration (Dubaï connection) pour faire valider mon visa de transit et ensuite chercher la sortie. C’est à la sortie que mes soucis ont commencé. En effet, les policiers arabes arrêtaient tous les noirs qui passaient. Ils étaient conduits dans une salle isolée pour fouilles corporelles et interrogatoires. Nous étions trois arrêtés. J’étais avec deux autres ghanéens. Fouilles corporelles, contrôles de toute sorte, passage au scanner etc. Ce qui m’a le plus agacé ce sont les questions qu’ils ne cessaient de te reposer à répétition comme si vous étiez « un stupide ». Tout compte fait, j’ai eu la sagesse de garder ma sérénité comme d’habitude dans ce genre de situations embarrassantes, ne rien tenter de stupide et laisser les choses suivre leur cours. J’étais également conscient que j’étais tout seul au milieu de nulle part parmi les arabes. Enfin de compte, nous avions été relâchés comme nous étions en règle et n’avions rien de suspects. Donc imaginons un peu ce qui pourrait arriver à quelqu'un qui a raté son avion. Vu qu’il n’a pas de visa de transit, il serait certainement taxé d’immigré clandestin et seul Dieu sait ce qui pourrait lui arriver.
Une fois libre j’ai pu trouver tant bien que mal mon chemin et rejoindre le groupe qui devait prendre le car pour notre hôtel. Signalons au passage que le car de transport part toutes les 30 minutes. Les images de ce qui venait de se passer ne faisaient que défiler dans mon esprit. Je n’ai donc pas pu admirer le paysage de la ville de Dubaï comme je l’avais prévu. Je n’ ai même plus osé sortir de mon hôtel par la suite et j’attendais impatiemment mon déport pour la Corée.
Mon voucher pour l’hôtel Copthorne me permettait d’avoir droit à trois repas réguliers. J’ai pu donc découvrir pour la première fois les mets des Emirats Arabes Unis. Mon départ était prévu pour 3h40 et je devais normalement quitter l’hôtel en principe à 1h00 (heure locale). Cependant, pour ne pas rater mon vol, et vu que je ne maîtrisais pas l’environnement de l’aéroport, j’ai dû quitter l’hôtel vers 23h pour être dans le temps. Il y avait un départ de bus de liaison toutes les 30 minutes en effet. Cette décision fut l’une des plus sages que j’ai prise car malgré les renseignements, je me suis mis dans une file d’attente pendant près de 30 minutes or ce n’était pas la bonne destination. C’est arrivé au guichet que la dame du service m’a fait savoir que je devais passer par le service d’immigration pour les contrôles et formalités d’usage (rires). Tout est bien qui finit bien; j’ai pu trouver enfin mon lieu d’embarquement pour la Corée.
Là-bas, j’ai rencontré les étudiants d’autres nationalités provenant également de l’Afrique comme moi (Maroc, Tanzanie, Ouganda, Egypte). En effet, nous nous étions donné rendez-vous auparavant dans la mesure où chacun devait joindre la Corée via Dubaï. J’étais le seul à avoir passé un jour à Dubaï. Les autres quant à eux devraient automatiquement changer d’avoir avec les temps relativement autour de 2h. Ma présence sur les lieux le jour d’avant m’a permis de leur donner des conseils afin qu’ils puissent prendre leurs dispositions pour une fin heureuse. Chose faite.
A 3h40 comme prévu, notre avion décolla pour la Corée. Nous sommes arrivés aux environs de 16h50 (heure de Corée) également comme prévu.
Accueil, hébergements et locomotion
Après les contrôles de routine à l’aéroport, nous récupérâmes nos bagages, avions suivi le guide reçu de la KOICA avant notre départ pour nous rendre en groupe au comptoir de la KOICA sis au terminal n°1 à l’aéroport international d’Incheon. Quelques minutes d’attente des autres participants, le bus de la KOICA est venu nous chercher pour le centre international de coopération (KOICA ICC) le siège de la Koica à Seongnam.
Une fois les formalités au service d’accueil terminées, chacun de nous a reçu la clé de sa chambre plus le programme des jours que nous passerons au siège ainsi que celui des horaires d’ouverture et de fermeture du restaurant. Le voyage fut long et la fatigue aidant, chacun est rentré pour se reposer et attendre le déroulement des évènements le lendemain.
Le centre de la Koica, les dortoirs de l’université Soonchunhyang (Hyangseol 1 et Global village) et les hôtels de luxe ont été nos lieux d’hébergement durant tout le programme. Les déplacements pour les visites dans le cadre du programme ont été assurés par les bus de la Koica.
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La coordination et le contenu du programme
Avant notre départ, un groupe Facebook et un groupe Kakaotalk (réseau social des Coréens) avaient été créés par les responsables du programme. Ils nous ont permis de nous familiariser à l’avance et de pouvoir mettre un nom sur chaque visage. De même, un encadreur nous avait été assigné et les échanges ont débuté soit via e-mail ou à travers Kakaotalk. L’encadreur joue le rôle de conseiller, confident, de coach. Il supervise tous vos écrits (rapport pays, essai, plan d’action) et vous aide à vous améliorer.
Le programme, il faut le dire était vraiment dense. Chacun des participants l’avait reçu (la version anglaise ainsi que la version coréenne) au pays avant de joindre la Corée. Il a comporté trois modules comme suit :
Module 1 : cours de coréen
Ce module se composait des cours de compréhensions orale et écrite, de productions orale et écrite, grammaire et de vocabulaire. Nous avions eu aussi des cours d’apprentissage du coréen via les cours de culture coréenne. Ensuite, nous avions eu à faire des cours très intensifs pour la préparation du Topik (Test of proficiency in Korean) deux semaines avant la date de l’examen.
Cours de coréen avec le prof KIM Eun Myeong |
Module 2 : éducation de la culture coréenne et les expériences
Dans ce module, il y avait des cours spéciaux (Histoire de la Corée, politique coréenne, économie coréenne), des cours de culture (Taekwondo, l’art du papier coréen, céramique coréenne, Samulnori, cérémonie de thé), des excursions (visites guidées), le programme de buddy (correspondant coréen chargé de vous faire découvrir les différentes facettes de la Corée), concours d’écriture (poème, essai) de tous les étudiants internationaux de l’université Soonchunhyang.
Module 3 : Rapport pays, essai, plan d’action
Avant de partir pour la Corée, chaque participant devrait soumettre un rapport pays qu’il devrait choisir parmi les thèmes suivants :
Dès notre arrivée, nous avons eu à présenter les différents rapports. La présentation pouvait se faire soit en anglais ou en coréen.
- Les relations historiques entre le pays du participant et la Corée,
- Recherche sur le statut actuel des entreprises coréennes et la perception des produits et des sociétés coréennes dans le pays du participant,
- Les instituts de langue coréenne, leur programme d’études et les étudiants dans le pays du participant,
- L’intérêt des personnes et leur compréhension de la culture coréenne dans le pays du participant.
Dès notre arrivée, nous avons eu à présenter les différents rapports. La présentation pouvait se faire soit en anglais ou en coréen.
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Evaluations
Comme déjà mentionné un peu plus haut, le programme était vraiment dense et on pouvait le sentir à tous les niveaux. Ainsi, en ce qui concerne l’évaluation, elle se faisait comme suit : test de vocabulaire tous les matins, des tests hebdomadaires (tous les vendredis), un test général de mi- terme et un test général final.
En sus de cela, il fallait remplir un rapport hebdomadaire d’évaluation du programme. Il permettait aux coordonnateurs de suivre et d’évaluer la progression de la formation et y apporter des améliorations. A la veille de notre départ dans nos pays respectifs, nous avions rempli des questionnaires d’évaluation de nos enseignants de classe et de nos encadreurs.
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Suggestions, observations, mot de fin
Lorsqu’on s’intéresse à des programmes internationaux il serait plus sage de préparer son passeport, son carnet de vaccination et faire les vaccins au rythme de vos moyens. Ainsi lorsqu’une opportunité se présente à vous, vous pourrez la saisir aisément et éviter en même temps une hémorragie financière à ce moment-là. Votre budget pourrait être désormais consacré à d’autres fins dès cet instant.
La Corée est un beau pays qui s’est développé comme nous le savons tous en un temps record. Les populations prennent soin de l’environnement (usages de poubelles, recyclage des ordures, espaces spécialement réservés aux fumeurs) et prennent soin des biens publics. Le système de transport est beaucoup pratique (KTX, métro, taxis très propres, bus réguliers), le système de paiement électronique (par carte) est également très bien développé et fonctionne presque partout (transport, boutique, restaurant etc.). De ce fait, finis les problèmes de monnaie dont nous sommes habitués ici en Côte d’Ivoire. La gastronomie est aussi bien développé (diversités, pas de mouches çà et là). Cependant, le porc est beaucoup consommé en Corée. Il peut être trouvé dans à peu près tout. Donc la vie (au niveau de la restauration) n’est pas trop aisée pour ceux qui n’en consomment pas. C’est pourquoi il faut à chaque fois demander pour s’en assurer. A mon niveau je n’avais pas de problème avec la viande de porc. Malgré cela j’ai eu du mal dans mes débuts à m’habituer à la nourriture coréenne du fait de la grande différence avec ceux de notre pays. Par ailleurs, le décalage horaire aussi ne n’avait pas fait cadeau (GMT+9 en Corée). Les heures où j’avais sommeil ne coïncidaient pas avec celles de la Corée. Il en est de même des heures auxquelles je me réveillais. Peu à peu tout est rentré dans l’ordre et je suis me suis adapté à la vie en Corée.
Le peuple coréen est un peuple très connecté et la connexion est d’un haut débit (la « plus rapide » au monde je dirai).
Je ne saurai terminer ce long récit sans dire tout simplement merci à la coopération des Etats que j’encourage d’ailleurs car c’est elle qui m’a permis de visiter la Corée pour cette première fois. Merci également au contribuable coréen. Merci à cette nouvelle famille internationale que j’ai trouvée. Merci à nos enseignants et l’équipe dirigeante pour leur professionnalisme. Enfin, merci à Dieu qui m’a permis de représenter dignement (au sens propre du thème) mon pays et d’obtenir mon TOPIK avec bravoure. Merci à vous aussi chers lecteurs pour la peine que vous avez pris à lire cet article. Vos commentaires nous seront d’une utilité capitale.
KOUADIO Manzan
vraiment très enrichisassant quelles sont ls conditions pour participer à ce genre de voyage?
RépondreSupprimerD'abord il faudrait vous intéresser aux études coréennes en Côte d'Ivoire et être étudiant du programme Master Etudes Coréennes.
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