Après son développement économique spectaculaire, la Corée ne cesse encore de faire parler d’elle ces décennies-ci à travers ses produits culturels connus sous le nom de la Hallyu (la vague coréenne). Ces produits sont entre autres la cuisine coréenne, les dramas (K-drama: les feuilletons) et la musique pop coréenne (K-pop). Cette dernière essentiellement juvénile inonde les marchés non seulement asiatiques mais encore européens et américains. Elle a fait couler beaucoup d’encre et de salive dans la presse, sur les réseaux sociaux et parmi les chercheurs. C’est quoi la K-pop en réalité ?
Les origines
Les origines lointaines de la K-pop remontent aux années 1970 sous le régime dictatorial du président Park Chung. En effet, la décennie 1970 fut une décennie d’oppression politique et culturelle. Le régime Park bannit les musiques conservatrices (Trot) et progressistes (Rock). A cette faveur vont émerger les musiques populaires chez les coréens pour qui chanter et danser au rythme des musiques populaires devient un véritable passe-temps.
Cependant, la K-pop dite moderne date des années 1990. C’est surtout dans les années 2000 que la k-pop connait ses véritables succès. Mieux en 2012, l’une des stars, la plus connue d’ailleurs, Psy (Jaesang Park à l’état civil) explose les vues sur YouTube avec son hit "Gangnam Style". Aujourd’hui, cette vidéo dépasse les trois (3) milliards de vues. C’est la Corée tout entière qui se découvre au monde à travers cet artiste.
La k-pop c’est un savant dosage entre culture coréenne, la musique électronique, la J-pop du Japon et surtout les styles américains : Pop, Hip-hop, Rock, Dance, Disco et RnB. C’est donc une musique synthétisée, à la chorégraphie millimétrée avec des stars au look hyper soigné.
La chaîne de production comprend quatre étapes particulières : le casting, la formation, la production et la promotion sur la scène internationale. Les labels recrutent des jeunes coréens et étrangers dès le bas âge selon un processus de sélection très rigoureux. Les futures stars suivent alors des formations intensives entre 3 et 8 ans. Elles apprennent des langues étrangères (essentiellement l’anglais, le mandarin et le japonais), suivent des cours de danse, de chant et de comédie, apprennent la vie en communauté et la communication avec les médias. Elles sont mises à l’épreuve et parfois poussées à bout afin qu’elles donnent le meilleur d’elles-mêmes. Une star ça se doit d’être excellent et toujours au meilleur de sa forme. La K-pop, c’est la perfection à l’extrême.
Leur look doit être parfait. Pour ce faire, elles n’hésitent pas à pratiquer la chirurgie plastique. C’est pourquoi vous verrez que tous les artistes K-pop sont beaux, généralement minces et se "ressemblent beaucoup". En clair les jeunes pousses sont préparées à devenir des futurs chanteurs et danseurs qui intégreront des groupes, à jouer dans les films, des émissions télés et publicités de marques.
Bien qu’on puisse trouver des artistes en solo (Psy par exemple), la K-pop met l’accent sur les groupes : les boy bands (le cas de BTS) et girl bands (exemple : Girls Generation). La moyenne d’un groupe de filles est autour de 4,21 membres et celle d’un groupe de garçons est d’environ 4,47 membres.
Le fait de mettre l’accent sur les groupes pour les industries de musique n’est pas fortuit. En effet cela s’inscrit dans un premier temps dans une optique économique. Les formations sont groupées. Il est clair qu’il est bien plus simple et moins coûteux de former des personnes en groupe qu’individuellement car les maisons de disques paient des chorégraphes, compositeurs, stylistes à cette fin.
De plus, les stars sont formées de sorte à être interchangeables. Ainsi donc les problèmes de blessures et de maladies sont résolus. Les engagements et les tournées en cours pourront facilement être respectés. Enfin, elles peuvent être utilisées séparément. Pendant que certains jouent dans les dramas, d’autres par contre peuvent faire des présentations ou des publicités. Il est indéniable que les entreprises veulent toucher à fond leur retour sur investissement.
Outre cet aspect, la K-pop fait la promotion de la destination Corée et celle des produits manufacturés coréens. En effet, les fans tombés sous le charme de la K-pop veulent s’identifier au style de vie coréen et ressentir les sensations de leurs idoles qu’ils voient sur les affiches publicitaires des produits. Ils sont ainsi amenés à acheter les produits coréens. Tout ceci est réuni sous le vocable de la « soft power »
La K-pop doit, en grande partie, son succès à internet et aux réseaux sociaux. Rappelons à cet effet que la Corée est l’un des pays les plus encrés dans la culture du numérique. Toute l’étendue du territoire national est pleinement couverte par la 4G. Les différentes maisons de disques ont des chaînes YouTube. Les fans n’hésitent donc pas à partager les vidéos sur Facebook, Twitter etc.
De plus, du fait de l’étroitesse du marché coréen, la K-pop est une industrie culturelle orientée vers l’exportation. Pour ce faire, les labels recrutent des étrangers dans le rang de leurs artistes afin de conquérir les marchés internationaux. C’est le cas du groupe EXO de la SM Entertainment qui forme EXO-K pour le marché coréen et EXO-M pour le marché chinois. De même le titre Bombayah du groupe BlackPink a une version en japonais. Mieux il est courant d’entendre des refrains ou des parties des chansons en anglais dans un souci de se rapprocher du public non coréanophone.
Par ailleurs, l’industrie de la K-pop est à l’image des pratiques managériales des entreprises coréennes : la diversification des produits et le ciblage de plusieurs marchés à la fois. Ainsi donc la K-pop devient un tremplin pour développer le potentiel commercial à savoir le développement de l’industrie du tourisme, de la mode et du cosmétique.
Enfin, le gouvernement coréen a fait de la K-pop le fer de lance de sa culture. De ce fait, il soutient l’industrie musicale de la K-pop par la promotion, les subventions et les prêts à faible taux t’intérêt afin de favoriser son éclosion et sa croissance. Le gouvernement coréen a aussi mis en place une politique rigide de lutte contre la piraterie dans les débuts de la K-pop et la protection de la propriété intellectuelle et des œuvres de l’esprit.
En somme, la k-pop continue de faire bouger les fans à travers le monde entier et à gagner du terrain. Cependant cette musique est méconnue en Afrique. L’on est à ce titre curieux de savoir pourquoi ? Aussi, quelles peuvent en être les implications pour la musique ivoirienne ? Enfin qu’elle peut-être la face cachée de la K-pop ?
Références
Cependant, la K-pop dite moderne date des années 1990. C’est surtout dans les années 2000 que la k-pop connait ses véritables succès. Mieux en 2012, l’une des stars, la plus connue d’ailleurs, Psy (Jaesang Park à l’état civil) explose les vues sur YouTube avec son hit "Gangnam Style". Aujourd’hui, cette vidéo dépasse les trois (3) milliards de vues. C’est la Corée tout entière qui se découvre au monde à travers cet artiste.
La k-pop c’est un savant dosage entre culture coréenne, la musique électronique, la J-pop du Japon et surtout les styles américains : Pop, Hip-hop, Rock, Dance, Disco et RnB. C’est donc une musique synthétisée, à la chorégraphie millimétrée avec des stars au look hyper soigné.
Une usine de fabrique de stars
L’industrie de la k-pop s’organise autour de labels. Elle est dominée essentiellement par trois grands labels connus sous le nom de The Big Three (SM Entertainment, JYP Entertainment et YG Entertainment).La chaîne de production comprend quatre étapes particulières : le casting, la formation, la production et la promotion sur la scène internationale. Les labels recrutent des jeunes coréens et étrangers dès le bas âge selon un processus de sélection très rigoureux. Les futures stars suivent alors des formations intensives entre 3 et 8 ans. Elles apprennent des langues étrangères (essentiellement l’anglais, le mandarin et le japonais), suivent des cours de danse, de chant et de comédie, apprennent la vie en communauté et la communication avec les médias. Elles sont mises à l’épreuve et parfois poussées à bout afin qu’elles donnent le meilleur d’elles-mêmes. Une star ça se doit d’être excellent et toujours au meilleur de sa forme. La K-pop, c’est la perfection à l’extrême.
Leur look doit être parfait. Pour ce faire, elles n’hésitent pas à pratiquer la chirurgie plastique. C’est pourquoi vous verrez que tous les artistes K-pop sont beaux, généralement minces et se "ressemblent beaucoup". En clair les jeunes pousses sont préparées à devenir des futurs chanteurs et danseurs qui intégreront des groupes, à jouer dans les films, des émissions télés et publicités de marques.
Bien qu’on puisse trouver des artistes en solo (Psy par exemple), la K-pop met l’accent sur les groupes : les boy bands (le cas de BTS) et girl bands (exemple : Girls Generation). La moyenne d’un groupe de filles est autour de 4,21 membres et celle d’un groupe de garçons est d’environ 4,47 membres.
Le fait de mettre l’accent sur les groupes pour les industries de musique n’est pas fortuit. En effet cela s’inscrit dans un premier temps dans une optique économique. Les formations sont groupées. Il est clair qu’il est bien plus simple et moins coûteux de former des personnes en groupe qu’individuellement car les maisons de disques paient des chorégraphes, compositeurs, stylistes à cette fin.
De plus, les stars sont formées de sorte à être interchangeables. Ainsi donc les problèmes de blessures et de maladies sont résolus. Les engagements et les tournées en cours pourront facilement être respectés. Enfin, elles peuvent être utilisées séparément. Pendant que certains jouent dans les dramas, d’autres par contre peuvent faire des présentations ou des publicités. Il est indéniable que les entreprises veulent toucher à fond leur retour sur investissement.
La k-pop comme identité culturelle et promotrice des produits made in Korea
La Corée a longtemps été dominée culturellement par ses puissants voisins notamment son éternel rival le Japon et son imposant voisin la Chine. La K-pop apparaît, de ce fait, comme une réaffirmation de son identité culturelle et de son autonomie vis-à-vis des concurrents asiatiques. Également, la Corée se défait de l’emprise de l’Occident (surtout américaine) d’où elle importait la musique et du contenu vidéo. Désormais c’est l’effet inverse qui se produit. Les pays de l’Europe et de l’Amérique sont devenus accrocs à la K-pop dont ils vibrent au rythme lors des concerts.Outre cet aspect, la K-pop fait la promotion de la destination Corée et celle des produits manufacturés coréens. En effet, les fans tombés sous le charme de la K-pop veulent s’identifier au style de vie coréen et ressentir les sensations de leurs idoles qu’ils voient sur les affiches publicitaires des produits. Ils sont ainsi amenés à acheter les produits coréens. Tout ceci est réuni sous le vocable de la « soft power »
Les sources du succès de la K-pop
La K-pop doit, en grande partie, son succès à internet et aux réseaux sociaux. Rappelons à cet effet que la Corée est l’un des pays les plus encrés dans la culture du numérique. Toute l’étendue du territoire national est pleinement couverte par la 4G. Les différentes maisons de disques ont des chaînes YouTube. Les fans n’hésitent donc pas à partager les vidéos sur Facebook, Twitter etc.
De plus, du fait de l’étroitesse du marché coréen, la K-pop est une industrie culturelle orientée vers l’exportation. Pour ce faire, les labels recrutent des étrangers dans le rang de leurs artistes afin de conquérir les marchés internationaux. C’est le cas du groupe EXO de la SM Entertainment qui forme EXO-K pour le marché coréen et EXO-M pour le marché chinois. De même le titre Bombayah du groupe BlackPink a une version en japonais. Mieux il est courant d’entendre des refrains ou des parties des chansons en anglais dans un souci de se rapprocher du public non coréanophone.
Par ailleurs, l’industrie de la K-pop est à l’image des pratiques managériales des entreprises coréennes : la diversification des produits et le ciblage de plusieurs marchés à la fois. Ainsi donc la K-pop devient un tremplin pour développer le potentiel commercial à savoir le développement de l’industrie du tourisme, de la mode et du cosmétique.
Enfin, le gouvernement coréen a fait de la K-pop le fer de lance de sa culture. De ce fait, il soutient l’industrie musicale de la K-pop par la promotion, les subventions et les prêts à faible taux t’intérêt afin de favoriser son éclosion et sa croissance. Le gouvernement coréen a aussi mis en place une politique rigide de lutte contre la piraterie dans les débuts de la K-pop et la protection de la propriété intellectuelle et des œuvres de l’esprit.
En somme, la k-pop continue de faire bouger les fans à travers le monde entier et à gagner du terrain. Cependant cette musique est méconnue en Afrique. L’on est à ce titre curieux de savoir pourquoi ? Aussi, quelles peuvent en être les implications pour la musique ivoirienne ? Enfin qu’elle peut-être la face cachée de la K-pop ?
KOUADIO Manzan, étudiant en Master Etudes Coréennes
Références
- www.wikipedia.org
- http://www.inaglobal.fr/en/music/article/k-pop-story-well-oiled-industry-standardized-catchy-tunes
- http://www.glamourparis.com/culture/actu-musique/articles/10-raisons-de-decouvrir-la-k-pop/34181
- Hiu Yan Kong, The globalization of K-pop: the interplay of external and internal forces, Master Thesis, May 2016
- Keith Negus, the South Korean Music Industry: A Literature Review, CREATe Working Paper, December 2015
- John Lie, What Is the K in K-pop? South Korean Popular Music, the Culture Industry, and National Identity, 2012
Franchement je suis ivoirienne et j'adore la kpop elle est plus connus maintenant
RépondreSupprimerEt je pense qu'il faut faire la promotion ici
Waouh c'est bien de savoir que vous êtes une fan de la Kpop car c'est rare d'en trouver en Côte d'Ivoire ici.
SupprimerExcellent article
RépondreSupprimerMerci c'est gentil de votre part.
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